Je vous mentirais si je prétendais que j’ai eu un pincement au coeur, ou un déchirement énorme ou tout simplement l’envie de rester, de continuer à rester dans cette routine et ces réflexes qui sentent bon le confort et l’apparente sécurité d’un monde que l’on connait par coeur.
J’ai eu peur, j’ai senti le stress monter mais JAMAIS au GRAND JAMAIS je n’ai voulu éviter mon départ et pour cause….
14 ans plus tôt, adolescente jeune et conne que j’étais quand je débarquais au Sénégal, innocente et naïve, je me sentais au dessus de tout. Jeune et conne, croyant tout connaître de la vie et suffisante à souhait. Dakar a été formatrice. De mes nombreuses erreurs à répétition, j’ai fini par retenir dans la douleur, les leçons que la vie s’évertuait à me donner et que par insolence et entêtement, je m’évertuais avec la dernière énergie à ne pas intégrer. Et j’ai appris de moi, que je suis le résultat de blessures. Des blessures que j’ai moi même entretenues, à force d’entêtement et d’arrogance.
14 ans plus tard, j’ai des diplômes en poche, je suis riche d’une belle expérience professionnelle. Notez que pour moi, cela a toujours été une peur irrationnelle; les autres parlent de peur panique ou phobie ou que sais-je d’autre… Quitter le Sénégal sans le sésame que ma mère m’avait envoyée chercher et que mon oncle avait contribué à financer aurait été une grosse honte; pire, ma déchéance et je me suis attelée à achever ce pourquoi j’entrais au Sénégal, ce jour du 05 octobre 2004.
14 ans plus tard, j’ai deux garçons et j’ai appris à ne plus être le centre de mon monde. En devenant maman, je suis devenue comme ces parents qui entrent dans un magasin pour acheter une bouteille de dissolvant mais en sortent avec un jouet pour enfants. Il est loin le temps où j’achetais 5 paires de chaussures, où que je sortais, sillonnant les bons restos à Dakar… Il est très loin ce temps. Et dans le même temps, j’ai surtout appris, qu’être maman ne signifie pas tuer la femme. Une bonne mère n’est pas celle qui dédie TOUTE SA VIE SANS JAMAIS souffler à ses enfants! En tout cas, c’est mon point de vue. Et ça marche! J’ai appris à ne plus être maman pot de colle. J’ai ainsi choyé mes passages chez l’esthé, aux restau, dans les magasins ou tout simplement à profiter des joies de passer un week end seule avec pour seule vis-à-vis moi.
Oui ces 14 ans m’ont appris à me recentrer sur moi pour mon équilibre et pour ma propre survie. Je dois être au centre de ma vie, maman ou pas, fille de ou pas, épouse de ou pas. Moi, que moi, moi pour moi. J’ai appris à dire MERDE au peuple de Dieu, et à suivre ma voix. J’ai appris que vivre selon le regard des autres, c’est me tuer moi et laisser les autres posséder ma vie… alors qu’ils n’en sont pas dépositaires. Et cela m’a permis de savoir que je suis FORTE plus que je ne le pensais. J’ai réalisé que mon bonheur et mon épanouissement valaient la peine que je me coupe le bras… pour un SEUL BUT ULTIME MOI et que MOI.
Et me voilà donc, 14 ans plus tard sur le départ pour un nouveau départ (oui, je sais, j’ai utilisé départ deux fois dans la même phrase.). Plus sereine, plus calme et pleine d’assurance. Un an avant, ce n’était pas gagné. Un an avant, j’étais en transit à Jo’Bourg et je me retrouvais nez à nez avec Sankofa. Il m’intriguait. Je me sentais curieuse, happée et craintive mais, j’ai fini par l’acheter (le médaillon à son effigie). Une fois de retour à Dakar, j’en ai parlé à une amie très au fait des adrinkas. Elle me dit alors que ce choix n’est pas le hasard, et commença à démêler les fils. OUI! Il y a un an de cela, même si je m’étais faite à l’idée, je n’étais pas prête. Autant que possible, j’ai retardé l’échéance; jusqu’à ce jour fatidique… où j’ai décidé de faire confiance à l’Univers et de me laisser aller.
Et me voici donc 14 ans plus tard dans la même situation. Sauf que 14 ans plus tard, j’ai 14 ans de plus. Je suis plus en phase avec moi et je me rapproche plus de mon idéal féminin : MOI.
Cette fois-ci, c’est la bonne. Je suis prête, je me lance.
A ce nouveau départ, à cette nouvelle vie, je dis OUI et j’en remercie l’Univers.
Merci. J’en avais besoin.
Courage
Belle initiative…j’ai fait la même chose car je sentais vraimentun appel vers cette autre vie, une nouvelle vie ! ☺
Bonne continuation là-bas! Article très poétique ❤
Nous t’y attendons
[…] paragraphe de l’article de Leyopar Non je n’ai pas peur du vide m’est resté jusqu’à ce […]