A la rencontre des cultures au Musée d'Ethonographie de Genève

Si vous me suivez sur Instagram, vous n’êtes pas sans ignorer que j’ai fait un tour en Suisse il y a quelques temps de cela. C’était pour le boulot, mais comme d’habitude j’essaie de tirer parti de mes missions.

Si vous avez vu mes stories, vous avez sans doute vu mon passage au Musée d’Ethnographie de Genève.

Je l’ai connu par la booktagrameuse Jessica du compte Don de livres sur Instagram qui me l’a fortement recommandé, nous nous étions donné RDV à Genève Aéroport. Quand nous nous sommes rencontrées, je lui avais fait part de mon envie de manger une fondue quelque part mais avant de quitter la Suisse, je le devais, je l’ai promis à ma poto de toujours, Blanche. C’est bien connu, discuter autour d’un bon repas rend les conversations intéressantes (Sagesse leyoparienne). Après avoir pris le train direction la gare de Cornavin, nous nous sommes posées dans un restaurant genevois qui sentait fort le fromage fondu. Mais je digresse; tel n’est pas le propos de mon article. Je dégustais donc ma fondue aux lardons (elle était trop bonne, sorry) et elle des pâtes, elle buvant du vin et moi un verre de bière locale décidément trop “petit”, nous échangions sur des choses et d’autres. Le lendemain était ma dernière journée et je voulais visiter des lieux parmi lesquels le musée de CICR (ONG qui célèbre cette année ses 30 ans) pour créer des souvenirs comme dit mon collègue. Alors que je lui parle de mon programme, elle m’a littéralement demandé de tout lâcher pour une seule visite qui selon elle, ferait mon bonheur pour sûr….

Il y a une expo magnifique en ce moment au MEG, les religions de l’extase. “Je suis sûre que tu vas adorer”. Elle en parlait les yeux pétillants. “Prévois deux bonnes heures pour faire le tour”. Avait-elle ajouté!

Ce qu’il faut savoir sur le MEG:

Le Musée d’Ethnographie de Genève (MEG) est un musée suisse situé à Genève dont le seul et principal intérêt est la culture et le mode de vie de peuples ou de certains environnements sociaux donnés. Il a été créé en 1901, il s’est offert un ravalement de façade avec une inauguration le 31 octobre 2014. C’est un immense terrain de jeu qui couvre 2000 m2 avec une immense et impressionnante collection d’oeuvres, le nouveau MEG peut faire honneur comme il se doit aux 5 continents et à plus de 1500 cultures.

Arrivée sur place, assez facilement je dois l’avouer, je suis impressionnée par la sobriété de la façade. Une fois à l’intérieur je décline la raison de ma visite. “Je suis venue pour Les religions de l’extase “ai-je annoncé fièrement et avec assurance; après avoir payé 9 CHF (5 234,30 FCFA) et déposé mon passeport en gage contre la remise d’un guide audio. Ainsi bien parée, je pouvais commencer mon immersion dans les religions de l’extase et dans un monde ô combien enivrant mais non sans un dernier conseil de l’employé au comptoir me suggérant de visiter une autre ‘exposition à droite à la sortie de l’ascenseur.

Étape 1: Les archives de la diversité humaine

L’histoire des peuples racontée à travers des sculptures, vêtements, objets du quotidien. Alors que j’avance entre les armoires et dans les couloirs, la petite fille en moi surgit, les yeux pétillants d’émerveillement devant tant de beauté, me confortant dans une de mes certitudes, l’homme contemporain n’a rien créé : il n’a fait qu’améliorer des choses qui existaient déjà. Et puis je tombe sur la section Afrique, l’Afrique de l’Ouest est en place et ça me réjouit. Seulement, la camerounaise que je suis, a perdu toute objectivité quand elle a lu “Les Royaumes des Grassfields au Cameroun”. Jour de joie! J’avais envie de crier “Venez voir, c’est chez moi!” Tant j’étais fière de lire et de voir des traces du passé d’un des peuples camerounais. Le clin d’oeil camerounais se poursuit lorsque je tourne le dos avec une immersion au pays Bamoun du temps de Njoya, le Sultan qui a révolutionné la culture de son peuple.

J’ai particulièrement été intriguée par un objet trophée : une espèce de dame Jeanne en bois autour duquel trônaient des mâchoires…. Lisez…. regardez plutôt.

Ma visite se termine le coeur léger mais gonflé d’orgueil de voir mon pays au carrefour de la culture mondiale avec ce qu’il a de plus beau à offrir : l’authenticité d’un passé glorieux, fastueux et pourtant pas assez valorisé. C’est une expo permanente, j’y retournerai à coup sûr, ça c’est sur (lol)

Etape 2 : Afrique. Les religions de l’extase

Tiré du guide (casque) virtuel “Dans « Afrique. Les religions de l’extase », la religion est définie comme un ensemble de rituels qui relient les vivants entre eux, face aux puissances de l’invisible : dieu unique, divinités multiples, esprits des ancêtres ou de la nature.

CP : Leyopar

Le parcours de l’exposition dévoile les religions monothéistes (islam, christianisme et judaïsme), les religions africaines autochtones, les cultes de possession et les univers magico-religieux. Ici, l’Afrique n’est pas envisagée comme un espace géographique, mais comme un espace culturel. Ces pratiques religieuses se retrouvant jusque dans les Amériques et l’Europe, où elles ont été largement diffusées par la diaspora.” Source

Le décor ainsi planté, on sait pourquoi et dans quoi on va évoluer.

L’expo se séquence en 4 parties:

I Les monothéismes en Afrique

II Les divinations, la mort et les ancêtres

III Faire corps avec les esprits: la transe de possession

IV Les univers magico-religieux, un enchevêtrement de forces

Permettez-moi de ne pas vous parler de l’expo en elle-même mais de mon ressenti.

Alors que je parcours les couloirs de l’expo, je suis fascinée par sa démesure. Tout est trop grand, trop vrai, trop intense…et trop vivant. Je ne sais pas pourquoi mais je me suis sentie remplie de frissons, comme possédée par l’énergie des sculptures et autres objets. Peut-être, était-ce dû à la hauteur des murs de la salle décidément trop hauts et…. noirs.

Peut-être, était-ce parce que Africaine de mon état, je connais le poids/ la signification de tout ça bien que n’y ayant jamais été exposée.

Peut-être, était-ce aussi les couleurs, les contrastes et les lumières.

Peut-être, est ce moi qui avait la pétoche, que sais-je?

Peut-être, était-ce pour finir, cette espèce de rocher/ grotte massif.ve que j’ai d’ailleurs fui.

Oui j’ai fui devant tant de présence et d’énergie. j’ai pensé à un moment: “si je tombe ici; que vais-je dire ? Je dois voyager dans quelques heures. Si je tombe ici.” Je me suis arrêtée, me suis baissée comme pour reprendre mon souffle. J’ai contourné le rocher(rires) en évitant soigneusement de passer aux alentours, me suis arrêtée devant une tunique en plumes. J’ai arpenté deux ou trois scènes et je suis sortie sans demander mon reste.

J’ai bien conscience que ma visite n’a pas été complète mais, je n’aurais pas pu continuer. Je me connais, parfois mes émotions m’explosent au visage sans que je ne puisse me/les contrôler, et là bien que conquise je ne pouvais supporter tant d’émotions!

Vue à 360 de là où je me trouvais

La faute à une direction artistique trop bien ficelée et exécutée. lol Comme ça, c’est dit! L’expo est temporaire et s’achèvera le 6 janvier 2019.

Si vous passez par Genève et par le MEG, n’hésitez pas à consulter TOTEM, le magazine du musée qui catalogue ses activités sur 4 mois.

Et si la visite vous donne des hauts le coeur comme à moi, vous pourrez vous poser au calme à la cafette- restaurant située à l’intérieur du bâtiment au rez de chaussée. Moi je dois filer, j’ai un check-out à effectuer et un avion à prendre.

PS: Merci au personnel du MEG qui a été très gentil avec moi.

Merci Jessica pour la découverte, grâce à toi cette adresse fait désormais partie de mes INCONTOURNABLES

A bientôt!

Posted by Leyopar

  1. Merci pour la visite du MEG. Tu sais ce qu’ils feront de ces objets après ? Est-ce une exposition tournante?

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