Conversations avec des femmes et leur utérus
Plus j’avance dans mes certitudes, plus je me rends compte que ma vision de ma vie de femme est trop “bisounours”, carrée, ou trop moi du moins, du point de vue des autres. Ces derniers temps, vous avez dû le constater, je parle de plus en plus de femmes. Cela tient tout simplement du fait que je prends les choses comme elles viennent; et ces temps ci, les problématiques liées aux femmes “viennent”.
Tenez par exemple si je vous demandais quel usage faites-vous ou comptez-vous faire ou même qu’avez-vous fait de votre utérus? Si vous vivez dans un pays “évolué” vous trouverez sûrement la question BÊTE!
La vérité est que quel que soit ce que vous avez prévu pour votre utérus, quelqu’un d’autre a des ambitions plus grandes sur la fonction et l’attribution de VOTRE organe de reproduction. Car, soyons sincères, c’est bien de reproduction qu’il s’agit. Et dès lors que vos ambitions ont un impact sur votre capacité à vous reproduire, le sort de votre utérus devient alors un enjeu national dont l’avenir se joue parfois à l’assemblée nationale.
Et l’intérêt vient de très loin:
A l’époque, des mariages se nouaient dans l’espoir que la descendance (mâle de préférence) viennent valider un MoU (mariage). Fréquents aussi à une certaine époque et encore aujourd’hui étaient les annulations de mariages / répudiations de femmes pour cause de non-procréation! Plus proche encore, la fixation du Président Français Emmanuel Macron pour la reproduction des femmes noires est symptomatique d’une politique très ancrée dans la conception du planning familial…. Ce dernier semble obsédé par la fécondité des africaines. En effet, à l’occasion d’une conférence de presse en marge du sommet du G20 à Hambourg, le 8 juillet 2017, il affirmait que les femmes africaines dans certains pays ont de “sept à huit enfants par femme”!
Je vous recommande très vivement Le ventre des femmes de Françoise Vergès qui dans son livre revient sur une page “sombre de la politique française”. Dans les années 1960-1970, L’État français encourage l’avortement et la contraception dans les DOM-TOM et dans le même temps ces mêmes actes sont considérés comme criminels en France Métropolitaine. L’Île de la Réunion est connue en la matière car en Juin 1970, des milliers de femmes noires se sont faites avortées et stérilisées sans leurs consentements préalables.
Dans la vraie vie, celle de tous les jours, celles qui n’ont pu donner la vie, sont bannies, méprisées, humiliées comme si jugées coupables de n’avoir pu donner la vie. Elles ne servent à rien, sont vides, arides tels un sol ayant souffert de ne pouvoir produire quoi que ce soit à cause d’un soleil trop chaud. C’en est au point où, ces femmes culpabilisent et se sentent mal dans leur peau parce que n’ayant pas accomplies leur destinée finale : accoucher.
Si en plus, elles peuvent procréer mais choisissent de ne pas le faire, le courroux des bien pensants leur feront savoir qu’elles ont un problème: méchantes, égoïstes, acariâtres, comme s’il y avait un mal à s’accomplir autrement que grâce à une maternité.
Bref tout ça pour dire que la destinée de cet utérus qui est en nous, échappe bien souvent à notre contrôle!
Dans le cadre cet article, j’ai demandé à 6 femmes de profils différents, 6 utérus bien pensant, qui ont des choses à dire de bien vouloir partager ce qu’elles ont eu comme réflexions sur la “gestion de leur utérus” et / ou quels sont leur projet à ELLES.
Lisez plutôt:
“En somme, c’est dans mon utérus que s’incarne ma version du féminisme”
Ma relation avec mon utérus a longtemps été utilitaire. Notre première rencontre fut furtive et théorique: à douze ans, en classe de sciences naturelles, grâce à un professeur dont le ton désabusé tranchait avec les rires niais des élèves de la classe. J’avais tout oublié avant la fin du trimestre. Mon utérus s’est rappelé à moi lors de ma première grossesse. Mon corps m’était devenu étranger, une machine dont mon utérus avait pris le contrôle. Intriguée, j’ai fait quelques recherches et ce que j’ai découvert a forcé mon respect. Après l’accouchement, j’ai vite relégué mon utérus aux oubliettes.
En tant que féministe, en revanche, mon utérus m’obsède chaque jour. Mon utérus, comme celui de millions de femmes partout dans le monde, est un champ de bataille. Je ressens dans ma chair la douleur de mes soeurs congolaises et soudanaises systématiquement violées par des soldats lors de conflits dénués de sens. Je m’identifie au combat de mes soeurs argentines et américaines contre les hommes (et parfois, les femmes) politiques qui tentent par leurs lois de contrôler l’utérus et la vie des femmes. En somme, c’est dans mon utérus que s’incarne ma version du féminisme, si bien exprimée par la militante américaine Audre Lorde: « Je ne suis pas libre tant qu’une seule autre femme ne l’est pas non plus, même si les fers qui l’enchaînent sont très différents des miens ».
Françoise Kpeglo Moudouthe
créatrice du blog Eyala
“Je ne veux plus d’enfants et ça devrait suffire et si pour m’en assurer je dois tout couper, “hé bien soit”! Qu’il en soit ainsi.”
Je suis mère célibataire de 3 magnifiques enfants. De mon point de vue, à l’aube de mes 40 ans j’estime que j’ai participé à la reproduction de l’espèce et j’envisage très sérieusement de me faire ligaturer. Mais devant ce projet, mes proches me parlent d’un éventuel mari qui voudrait d’un enfant de moi, de ma chair et de sa chair. On ne se marie pas forcément pour faire des enfants. Et de plus, à mon avis, l’homme qui “m’imposerait” un enfant à 39-40 ans ne m’aime pas!
Ha! je pourrais également regretter un acte aussi radical car il est irréversible. Si je le veux, c’est bien parce que c’est radical et que parce que je ne voudrais plus compter sur mon corps et sur les méthodes qui m’ont souvent montrée leurs limites.
Mon gynécologue, avec qui j’ai abordé la question s’y refuse… un ami gynécologue est bien d’accord mais je devrais signer un papier attestant que c’est ma volonté et ma volonté seule de me faire ligaturer.
J’en ris car personne ne m’écoute tout le monde a son avis sur la question et leur avis devraient primer sur le mien. Je suis une adulte et j’ai mûri ma décision!
Je ne veux plus d’enfants et ça devrait suffire et si pour m’en assurer je dois tout couper, “hé bien soit”!. Qu’il en soit ainsi.
Lenny
“C’est mon choix”
Mon corps est en parfaite santé. Les cycles sont précis, l’ovulation toujours au rendez-vous, l’utérus solide, les hanches larges. J’ai tout ce qu’il faut… sauf les spermatos.
Avec une FIV, le problème est réglé. La fécondation se fait en éprouvette avec un spermato X, on l’implante, et hop, grossesse !
Le problème, c’est le X ! Cet INCONNU avec qui je devrais composer pour construire mon avenir. D’un point de vue scientifique, les cliniques promettent l’accès à des champions toutes catégories, super qualités physiques et intellectuelles.
Mon opinion : Ce n’est pas parce que c’est scientifiquement possible que c’est forcément le choix à faire.
Le renoncement à la maternité par la grossesse : ça me regarde. Je n’ai ni tort ni raison. J’ai une personnalité, une histoire et une compréhension de la vie, qui me poussent dans une certaine direction ; une autre femme, à ma place, pourrait agir tout à fait autrement sans elle non plus mériter d’être blâmée.
Je revendique le droit de renoncer à la grossesse, alors que tout fonctionne bien chez moi, alors même que des milliers de femmes rêvent d’une grossesse mais sont empêchées par la maladie ou une anomalie.
Je ne suis pas moins mère parce que je n’ai pas eu de grossesse. Je ne suis pas malheureuse, je ne suis pas à plaindre parce que je n’ai pas connu les joies de la grossesse et de l’accouchement.
Je ne suis pas définie uniquement par ma capacité à procréer. Je suis un être de raison, de conceptions, d’opinions, de sentiments, de visions et de convictions. Je suis multiple et je suis changeante.
Avoir la liberté de mon choix, dans cette situation, est pour moi une grande satisfaction.
Nessa
“Je suis donc à l’écoute de mon âme et pas des discours sur l’utérus”
J’adore les enfants des autres. Ils sont adorables, mais c’est tout. En avoir? Je n’en ai jamais particulièrement rêvé. Je ne me suis jamais imaginée avec un ventre rond. J’avoue que le désir de fonder une famille n’a jamais fait partie de mes priorités. À vingt-cinq ans, je fantasmais plus sur ma carrière d’écrivaine. Être mère n’entre pas véritablement dans mes projets à long terme. J’ignore si je suis anormale mais, mon état d’esprit démontre qu’être mère n’est pas inhérent à la condition féminine. Pourtant, j’ai 34 ans. Je devrais être paniquée.
On me demande souvent: “à quand le premier enfant?” ou, encore: “ le temps passe, tu devrais peut-être y penser?” Dans notre société, on se focalise tellement sur le cycle traditionnel de la vie, école, boulot, mariage qu’on en oublie l’individu. Personnellement, je préfère être interrogée sur mes projets familiaux plutôt qu’être jugée. Chacun vit sa vie comme il l’entend. J’avoue quand même que l’idée de finir vieille et seule, et la peur d’éprouver des regrets un jour me forcent parfois à envisager avoir des enfants. Parallèlement, je me dis qu’il y a bien une raison pour laquelle je ne suis pas habitée par la fièvre de la maternité.
Chacun devrait avoir l’opportunité de choisir la vie qu’il ou elle souhaite. Malheureusement, la multitude des discours sociaux et familiaux contraignent beaucoup de gens à se marier et à faire des enfants. Tandis que certains sont heureux, d’autres sont condamnés à vivre un rôle, enfermé dans une vie qu’ils auraient souhaité être différente. On n’a pas toujours le choix. Je ne discute pas particulièrement avec mon utérus sauf lorsqu’il se rappelle à mon bon souvenir une fois par mois. Je suis plutôt de celles qui sont à l’écoute de leur voix intérieure. C’est elle seule qui sait ce qui est bon pour moi. Le jour où j’aurai un enfant, j’espère que ça sera mon choix.
Muriel Mben, Écrivaine
et blogueuse
“Je ne suis pas responsable des choix de ma mère. Je ne peux répondre que des miens. Et pour le moment, mon choix c’est PAS DE BEBE !”
“- Et si jamais tu veux un enfant quand tu ne peux plus en faire ?
– On n’a pas forcément besoin d’accoucher pour être mère.”
C. a failli s’évanouir quand je lui ai répondu de la sorte. Pourtant c’est vrai. Mon enfant ne sera pas forcément celui que je porterai. Il peut également être celui que je me serai choisie. Alors non, toutes ces “menaces” et tous ces conseils ne me font ni chaud ni froid. Par contre, il y en a un qui me sort de partout “C’est l’âge, tu vas changer d’avis.” Le simple fait d’écrire cette phrase me fait battre le coeur plus vite. Je sens la moutarde me monter au nez.
Je ne pense pas qu’à 30 ans passés je ne sais pas ce que je veux. Je ne pense pas qu’à 30 ans passés je fais des crises d’adolescence, ou je traverse des moments ou des dérèglements hormonaux guident mes choix. Je n’en veux pas et c’est tout. C’est mon droit. Certains préfèrent la viande, d’autres le poisson. D’autres encore ne veulent rien du tout, mais se nourrissent quand même. Ce n’est ni l’âge, ni des caprices. Ce sont des décisions qui reposent soit sur des sensibilités, soit sur de longues réflexions.
Je ne me considère pas comme un vaisseau, un avion qui rouillerait dans un hangar parce qu’aucun passager n’y monte, parce qu’il ne sert pas. Je ne pense pas que faire un enfant est un service rendu à la terre ou à l’humanité. Certains me diront que si ma mère avait fait le même choix, je ne serais pas là aujourd’hui. Ma réponse ? Je ne suis pas responsable des choix de ma mère. Je ne peux répondre que des miens. Et pour le moment, mon choix c’est PAS DE BEBE !
C. Befoune
Je raconte très souvent ma vie sur Medium.
… laissez-moi mon VAGIN, laissez-moi disposer de mon utérus comme bon me semble.
28 mars 2018, les jambes grandement ouvertes, allongée sur une table d’accouchement, mon cœur de maman inquiet, cela faisait plus de 30 minutes que ma fille hurlait, dès que ce nouveau monde avait frôlé sa tête. Elle n’était pas encore sortie de mon ventre qu’elle pleurait déjà. LA SAGE FEMME, assise devant mes jambes béantes, faisait les points de suture. 6 points de suture pour réparer l’épisiotomie, que je n’aurais jamais dû avoir si elle avait respecté la procédure. C’est que le gynécologue avait hurlé quand il avait vu les dégâts. : même si c’est une primipare avec un périnée dur, elle n’a pas eu un gros bébé vous auriez dû mieux faire votre travail, réparez ça vous-même.
Je me rappelle de ce jour parce qu’elle décida de me fermer à plus de 90 % mon orifice vaginal. Était-ce dû au fait qu’on lui avait fait un sermon ? Avait-elle décidé que vu mon jeune Age (16 ans), il était préférable de refermer tout cela afin que je n’ai plus d’enfant ? Ou était-ce dû à son incompétence ? Autant de questions, quand 5 ans plus tard, je me suis retrouvée au bloc opératoire pour enfin réparer tout ce désordre. Oui, j’avais finalement décidé – contre l’avis de mon gynéco – de rester ainsi. La santé a décidé de contrecarrer mes plans : j’ai dû un peu en urgence me faire réouvrir. Je me suis faite opérer par un médecin autre que celui qui me suivait depuis des années. Il était prévu par mon doc de me faire la réparation sous anesthésie générale, son collègue me l’a fait en local, gardant pour lui plus de la moitié des flacons d’anesthésie que nous avions acheté. C’était un cauchemar, me recoudre l’intérieur du vagin sans antidouleur. Je ressens encore l’aiguille courbée comme un hameçon me perforer la muqueuse vaginale, le fil qui la traverse quand il tire pour faire le point. Je hurlais de douleur, mais je ne bougeais pas d’un centimètre. J’avais mal, mais je voulais en finir. Ce fut une expérience traumatisante. Je suis restée près de deux semaines avec des tampons imbibés de liquide antiseptique, l’horreur. Quand je pense que ça raconte partout que j’étais une fille légère parce que j’avais eu un enfant. Cette opération aurait au moins servi à faire taire les ragots.
Plus de 10 ans après, on me demande quand est-ce que je refais un enfant ? Ma fille a 16 ans, qu’il est temps pour moi de penser à refaire un autre enfant, j’ai la trentaine, l’horloge ne va pas m’attendre, que ça va être trop compliqué. Mais à quel moment leur ai-je dit que j’avais besoin de faire un autre enfant ? Que je me préoccupais de ce que mon appareil devenait en matière de fécondité ? Je m’en préoccupe parce que ma famille est sujette à des cancers, alors je veille à avoir une bonne hygiène de vie, à me faire examiner et gérer mon trop-plein d’hormones qui me donne des douleurs à n’en plus finir à certaines périodes. Mais en ce qui concerne la gestion de mon utérus comme un vaisseau à bébés, han han !! Pourquoi ? parce que je suis une femme qui porte le navire qui donne la vie, je ne dois pas aspirer à ne pas utiliser ce navire.
Personne ne semble prendre en compte que j’ai pu être traumatisée. J’ai eu un enfant, moi-même étant enfant, j’ai eu des complications, j’ai dû retourner me faire charcuter. Ces souvenir indélébiles peuvent être un frein à ma maternité, sans oublier la pression psychologique. Je n’ai pas fait que mettre au monde un enfant, j’ai eu une épreuve physique et psychologique terrible. La situation n’est plus la même. Certes, je suis une adulte aujourd’hui, on me donne même le droit de faire cette enfant pour laquelle j’ai été bannie, reniée, désavouée, insultée et vomie. Mais je ne veux pas, je ne suis pas prête, laissez-moi décider de ce que je veux faire de mon ventre, parce qu’après tout c’est mon ventre. C’est moi qui vais le porter dans tous les sens du terme cet enfant. Oui, je vieillis et alors ? C’est le cycle de la vie et je n’y peux rien. La science fait des miracles maintenant, si à 50 ans je me sens prête, je le ferais cet enfant.
Je sais qu’il y a des femmes qui ne rêvent que de cela, tenir dans leur main un petit être qu’elles vont aimer et chérir. J’ai forcément une pensée pour ces femmes-là. Elles n’ont pas eu le choix, cela s’est imposé à elles le fait de ne pas enfanter. Mais comme on dit dans ma langue, un enfant n’est pas à toi parce que c’est toi qui l’a mise au monde, mais parce que c’est toi qui t’en occupe. Je ne pense pas. Je fais partie des femmes qui ont le choix, c’est une grâce, alors laissez-nous disposer de ce choix et ne nous faites pas culpabiliser. Ce n’est pas un péché de refuser d’utiliser quelque chose qui est considéré comme un privilège.
EN ARGENTINE RÉCEMMENT, ON A refusé aux FEMMES LE DROIT DE DISPOSER DE LEUR CORPS. LEUR CORPS. Le droit d’avoir un enfant ou pas est une affaire personnelle. Ce n’est pas à un sénateur de décider au nom de ses penchants religieux égoïstes de m’obliger à garder une fécondation non voulue. Parce que oui tant que le plus souvent, c’est au stade cellulaire, donc embryonnaire que ces avortements se font. Même s’il est vrai que certaines prennent le risque d’expulser des fœtus. Ces sénateurs vont-ils être les parents des milliers d’enfants malheureux qui vont naître ? L’on oublie aussi souvent que la légalisation de l’avortement est aussi un moyen de contrôler les avortements clandestins dans lesquels des femmes perdent la vie parce qu’elles se font avorter par des méthodes très dangereuses.
Je me répète : laissez-moi mon VAGIN, laissez-moi disposer de mon utérus comme bon me semble.
Obone
Administratrice du blog Ethnilicious
Qui êtes vous donc pour juger de la justesse de tel ou tel choix si cela n’entrave que vos idéaux ou conception de la vie ?
De la liberté de nos corps. De la liberté de nos vies. Tout est question de liberté.
Si l’utérus n’est qu’un organe de ce corps de femme, la réalité est qu’il est toujours et encore question de la limitation de notre liberté. Liberté de se mouvoir, de se vêtir, d’agir, de se montrer, de se développer, et d’enfanter.
Des lois, des religions, des dogmes, des ordres, des Etats et parfois même des médias, tant de règles et institutions légifèrent sur le corps des femmes. Nos corps de femmes. Mon corps de femme.
Dans cette vision pas grise de la vie et des choix à faire, les décisions reviennent malheureusement aux non concernées. Pas grises, car les histoires de vie ne sont jamais simples. Les choix ne le sont pas aussi. D’une situation à une autre, des décisions différentes seront prises car en fin de compte il n’y a pas un seul scénario. Vouloir uniformiser tout le monde, vouloir limiter les vies des femmes à leur utérus si cela est contraire à leur volonté est un obstacle à leur liberté.
Tout le monde aura une réponse face aux questions liées aux corps des femmes. Tout le monde excepté les principales concernées. La principale concernée. Parce que face à chaque choix, c’est une personne qui a une histoire. Et s’il y a 10 personnes dans la même situation, il peut y avoir 10 choix possible.
Qui êtes vous donc pour juger de la justesse de tel ou tel choix si cela n’entrave que vos idéaux ou conception de la vie ? Si cela n’entrave que votre façon de penser ? Si cela ne vous atteint nullement dans votre intégrité physique ou dans vos libertés ? Qui êtes vous donc vous qui ne vivez pas dans nos corps de femmes ? Dans ce corps de femme…
De la liberté, je le disais. C’est au final de cela qu’il est question.
Téclaire
Rédactrice et cofondatrice de Les Maters
Si votre utérus a des choses à dire, n’hésitez à faire un mail à intheeyesofleyopar@gmail.com.
Waouh! qu’elle lecture!
Belle initiative Armelle, bravo et merci pour ton engagement!
Poignant et qui pousse à la réflexion.
Le ventre des femmes, je l’ai mis sur ma wish list. J’aime ce genre de lecture.
Lors de ma dernière lecture, Le pouvoir féminin de Camille Sfez, on y abordait la mémoire de l’utérus, transmise de génération en génération, et l’importance pour les femmes de parfois chercher à savoir comment vivaient leurs ancêtres, les femmes de leur famille, avaient-elles des souffrances particulières, des chagrins, des douleurs, etc. Que l’utérus en gardait mémoire et que cette mémoire se transmettait souvent/parfois de génération en génération.
J’ai trouvé cela intéressant.
En tout cas, je suis d’accord pour dire que la société pense notre utérus, et que malheureusement nous oublions parfois nous même d’entrer en discussion avec lui. Ce qui doit changer.
Merci pour ton beau partage!
Le billet aurait aidé ma grande sœur si…….😥
Waouhh! Je suis à la fois surprise et enchantée. Surprise parce que c’est la première fois que je lis des femmes africaines parler aussi ouvertement d’adoption ou de désir de ne pas enfanter. Ce sont des discours qui pendant longtemps ont été réservés aux femmes occidentales comme si pour nous le choix était totalement évident. Et enchantée parce vous donnez d’autres alternatives à beaucoup qui croyait ne pas en avoir. Merci pour cet article
Article très profond, merci
« La femme est au-dessus du niveau de la mère. »
[…] la belle mécanique qu’est la procréation, pour que “Tant que les femmes auront un utérus” existe, il faut l’inestimable et l’incontournable contribution des ces messieurs, […]
Très intéressant, j’aime beaucoup le témoignage de Muriel Benca
[…] ne pensais pas devoir écrire cet article. Il était prévu que je rédige la suite de “ Tant que les femmes auront un utérus » et à “Tant que les hommes produiront du jus”; deux articles d’une série de […]
[…] vivons dans un monde où la destinée de votre jus et de notre utérus dépassent le domaine de la vie […]